Comment on interprète un thème astrologique

l’établissement d’un horoscope demande une grande précision et le souci constant d’éviter les erreurs de calcul, qui fausseraient ensuite entièrement le sens du thème, le moment capital de l’opération astrologique n’en reste pas moins celui de l’interprétation. Tous les astrologues s’accordent à la considérer comme la prin- cipale difliculte’ de leur art. Car une planète, sa localisa- tion zodiacale, un aspect de deux astres peuvent, selon les plans de l’être sur lequel ils agissent, se rapporter à un certain nombre de faits différents; le choix qu’elîectue l‘astrologue doit tenir compte de la variation de toutes ces données. Par ailleurs, une situation planétaire fait intervenir quatre groupes de facteurs : la nature et la signification de l’astre lui-même; celles du signe; celles de la Maison ou‘ il se trouve; enfin les aspects qu’il reçoit. L’ne première approche en vue de déterminer le sens d’une position astrale doit nécessairement se proposer la synthèse de ces quatre éléments : après avoir établi cette première ébauche d’interprétation, il faut la re— prendre pour la mettre en relation avec l’ensemble du thème. avec les dominantes psychologiques du consultant et les principales lignes de force de l’évolution matérielle et spirituelle que suivra le cours de son existence. Le tableau final ne pourra être que le résultat d’une réflexion attentive sur les principales parties constituantes du thème, sur leur agencement, leur confrontation, leurs accords et leurs oppositions. Telle est, semble-til, l’opinion commune aux astrologues, au moins depuis deux mille ans, sur la pratique de l’interprétation.

La plupart des traite’s classiques et modernes indiquent les sens principaux des Planètes, des Signes et des Mai- sons, considérés isolément ou bien dans leurs rapports mutuels de position et de situation]. ll s’agit la‘ d’un procédé didactique, d’un mémento, plutôt que d’un système invariable d’interprétation. Car de tels diction- naires ne sauraient évidemment s’appliquer à tous les cas prec’is, puisqu’ils ignorent les multiples détails et le caractère absolument individuel de toute situation horoscopique particulière. Aucun astrologue exercé ne procède par un recours constant a‘ ces lexiques, encore moins en les apprenant par cœur, pour fonder son inter- prétation sur la seule mémoire.

De l’avis de tous, il importe au contraire d’avoir compris parfaitement les valeurs principales des Planètes et des Signes, d’être capable d’en déduire les significations essentielles par un raisonnement analogique; enfin, de connaître les attributions traditionnelles des Maisons.

l Paf exemple, Mars en Bélier, Mars en première Maison, le signe Médium

â.“ Bélier en première Maison forment torrs’ tableaux distincts ml“Drétation.

Muni de ces indispensables données générales, l’astrologue doit surtout analyser la structure particulière qu’il examine.

Supposons la configuration suivante : Vénus dans le Scorpion en Maison V, à l’opposition de Saturne. Il convient immédiatement de remarquer, comme nous le disions plus haut, qu’une telle configuration, outre sa complexité propre qui tient à l’intervention de quatre facteurs, s’intègre dans l’ensemble plus vaste et plus complexe encore du thème entier. Aussi les indications que nous allons donner ne peuvent-elles qu’embaucher une interprétation qu’il convient de reprendre ensuite et de compléter afin de l’insérer dans la totalité que représente le psychisme du consultant.

La Maison V est considérée généralement comme signi- ficatrice des amours, des amants et des maîtresses, des enfants. Venus représente, elle aussi, l’amour, la passion, la grâce et la séduction, l’intérêt porté à ce domaine de l’existence. On doit donc supposer que le consultant éprouvera quelques tendances de ce genre et qu’il atta- chera une importance non négligeable à la sexualité. Mais intervient le Scorpion, signe de mort, de morbidité, d’érotisme, signe de ténèbres, de souffrances et de tortures. Vénus et le Scorpion, c’est l’union de l’amour et de la douleur, c’est l’un des aspects du sado—masochisme: le fait pour ce << mariage >> Vénus-Scorpion d’être situé en Maison V, lui donne encore plus de force, sinon de violence; ce Scorpion passionné, destructeur, dans lequel Vénus est en exil, va porter l’individu aux amours cruelles, brûlantes et chaotiques, et l’opposition de Saturne, ennemi personnel de Vénus, n’améliorera certainement pas cette tendance de’ja‘ peu favorable. Saturne le glacial, l’impuissant, peut fort bien conduire le consul- tant à un sadisme refoulé, d’autant plus sombre que Saturne est plus puissant dans l’horoscope.

Voici, en effet, que le problème de l’interprétation se complique de nouveaux facteurs : nous avons supposé l’existence d’une opposition Venus-Saturne, mais »il importe de connaître les caracteristiques précises de Saturne dans ce thème, si nous voulons juger exacte- ment de la valeur à donner à cette oppositon. ll ne s’agit pas d’une planète isolée; elle se trouve elle-même dans un Signe et dans une Maison, et elle y reçoit des aspects qui la fortifient ou la de’bilitent, dans une position aug- mentant ou diminuant sa puissance. On le voit, on ne saurait juger du seul complexe (( Vénus dans le Scorpion en Maison V, à l’opposition de Saturne» sans prendre en considération l’ensemble de l‘horoscope.

Mais, dira-t-on, comment éclairer l‘enchaînement complexe et obscur de tous ces facteurs. » Car, enfin, il faut bien commencer par un point de l’interprétation et

finir par un autre, et nul n’est capable, d’emblée, de tout saisir. Comment faire progresser l’analyse en réservant la synthèse finale?

Les astrologues répondent à ces questions par deux conseils. Le premier recommande de ne rien tenir pour certain qui n’ait été confronté à l’horoscope dans ses lignes générales et dans ses aspects particuliers. Pour cela, il est nécessaire de construire des ébauches succès auxquelles on ne donne leur aspect définitif qu’après avoir examiné l‘ensemble des problèmes que le thème donne à résoudre. En second lieu, il faut, d’abord, dégager précisément quelles sont, avec les principaux «noyaux» de psychisme. les questions fondamentales : un astro- logue entraîné discerne rapidement, sans les avoir analysés encore, les groupements qui exigent son attention. De là, l’importance d’établir clairement l’horoscope : les aspects najeurs, les maisons cardinales doivent apparaître nette- nent à un premier examen. Une présentation soignée, .‘oucieuse de simplicité, permet déjà de s’orienter. A Jartir des « noyaux » que forment les planètes et leurs ispects, l’on bâtira ces ébauches, destinées, après qu’on les tura confrontées, à composer l’interprétation définitive. l importe aussi de distinguer l’essentiel de l’accessoire. Îertes, il n’est pas indifférent de savoir que le Maître le la Maison V, c’est-à-dire la planète ayant normale- 1ent son domicile dans le signe qui occupe le commen- ement ou la totalité de la Maison V, se trouve en Mai- on X dans un autre signe; mais ce fait ne prendra vrai- ient toute son importance que si, par exemple, le Maître e la V et le Maître de la X sont en aspect majeur mutuel. far, finalement, les vrais significateurs, ce sont les Pla- e‘tes. Certains astrologues les considèrent comme l’e’lé- ient masculin, actif, transformateur, alors qu’ils affectent 1x Signes un sens féminin, passif, conservateur. Planètes Signes forment un couple bien ou mal assorti, puissant 1 débile, favorable ou néfaste; mais l’action de celui-ci t s’exprimer par la planète : c’est elle, principalement, 1l établit des relations avec les autres éléments de l’horos- upe, c’est elle qui forme des aspects et oriente l’interpré- tion. Faire l’horoscope de quelqu’un, c’est avant tout terminer ses groupements planétaires dans leurs pports avec les Signes et les Maisons.

ifin, la plupart des astrologues insistent sur la nécessité connaître le mieux possible la personnalité et la situa- rn du consultant : l’horoscope, en effet, n’est pas une igme proposée à la sagacité du devin, mais une contri- tion à la compréhension profonde d’un individu par -même et par autrui, une recherche des grandes lignes son existence, de son attitude en face de la vie et des ‘ieux qu’il traverse ou dans lesquels il se meut, de la logue sera informé de l’ambiance dans laquelle le consul tant se trouve placé, mieux il sera en mesure de détermine. la personnalité de celui-ci et ce qu’on est convenu d‘apmr ler son (( avenir ». Un exemple fera mieux saisir ce fait. une même plante, semée sur un sol calcaire ou sur un 30j granitique, dépérira sur l’un et croîtra sur l’autre. L’hom cope permet de déterminer la nature des individus et comment ils agiront, de même que la botanique permet de déterminer la nature des plantes; mais le thème astrologique ne laisse pas deviner le ou les milieux dans lesquels se déroulera la vie du consultant, dès la naissance, de même que la botanique ne permet pas de prévoir sur quel sol la plante sera semée. Si le botaniste est renseigné sur ce dernier point, il jugera clairement du devenir de la plante; ainsi l’astrologue sera considéra- blement aidé par la connaissance du milieu et de la situation du consultant.

Landru en cour d’assises. L’interprétation astrologique n’est pas moins difficile que l’analyse psychologique.

Il est évident, en effet, de l’avis unanime des astrologues qu’une même configuration céleste ne possède D’as” même signification future s’il s’agit du fils d‘un mil »,u de l’enfant d’un miséreux. Car ce qui représente l’un, serait une déchéance pour 13W? car un tempérament porté à l‘orgueil et à label”? n’entraîne nullement les mêmes désagréments, n1,(lll“_L façon plus générale, les mêmes conséquences du”: ces deux situations sociales bien distinctes quadrature Lune—Jupiter, qui favorise la Pwd’galun’ peut faire d’un riche un mécène, et d’un Paul » en! voleur. Certes les autres parties du thème intert’mn, Pour renforcer l’une ou l’autre de ces mais aussi la fortune originelle du consultant et 53″ pointtion économique, dont la connaissance n’est dm“

n’n-l°. A

Nous avons, jusqu’ici, envisagé la construction thématique et l’interprétation indépendamment de tout calcul de temps. ll nous reste à décrire une partie, et non la moindre, de l’astrologie, celle qui s’elîoree de déterminer les époques et les dates des événements à venir, impor- tante en astrologie individuelle, capitale en astrologie mondiale.

Au cours des siècles, d’assez nombreuses méthodes ont été préconisées pour elîectuer ces calculs. Les astrologues modernes leur accordent une valeur inégale. Notre propos étant ici, comme nous l’avons précisé à maintes reprises, purement documentaire, nous les cite- rons sans nous prononcer sur leur valeur. Le meilleur moyen, en eiïet, dans le domaine de l’astrologie comme en tout autre, pour s’assurer de l’efficacité d’une méthode ou de l’exactitude d’une théorie, consiste, sans doute, à faire soi—même l’application de cette théorie et l’expe’rience de cette méthode : les résultats obtenus confirment ou infirment des opinions que rien ne justifiait précédemment sinon une logique sans fondement réel.

Quatre types de méthodes sont actuellement en usage parmi les astrologues pour effectuer le calcul des temps ou juger des événements durant une certaine période. Ce sont les révolutions solaires ou lunaires, les directions et les transits.

Les révolutions solaires

On établit une révolution solaire (R.S.) pour une anne’e précise et pour un individu donné. L’opération consiste à dresser, en quelque sorte, l’horoscope de l’anniversaire astronomique. Autrement dit, pour un consultant ne’ lorsque le Soleil se trouvait à 3° 05’ 27” du Cancer, la révolution solaire de 1962—1963 est l’horoscope établi selon le lieu où se trouve le consultant au moment de 1962 où le Soleil revient à 30 05’ 27 ” du Cancer. On bâtit ce thème en suivant exactement les mêmes règles que pour ériger un thème de naissance. Quand il est établi, on l’interprète selon les mêmes principes, mais en tenant compte de deux facteurs primordiaux :

l0 La R.S. n’a de signification que pour l’année qui suit l’anniversaire astronomique, soit, dans l’exemple qui précède, pour la période de l962-l963 comprise entre deux passages du Soleil à 3° 05′ 27 ” du Cancer.

20 La R.S. ne doit pas être interprétée pour elle—même, mais en fonction de l’horoscope natal et dansses rapports

avec celui-ci.

La méthode des révolutions peut également être appliquée aux anniversaires lunaires et servir à la prévnsron des événements d’une période lunaire. On procède exactement

 

Thème de révolution solaire

Positions planétaires d‘une révolution lunaire.

de la même manière que pour les révolutions solaires : on dresse l’horoscope au lieu où se trouve le consultant, au moment où la Lune est placée dans la même situation qu’à la naissance. Comme pour le thème solaire, la révo- lution lunaire n’aura de valeur qu’à condition d’être interprétée en fonction de l’horoscope de naissance.

Les directions

Il existe plusieurs manières de diriger les éléments de l’horoscope.

Les directions primaires consistent à faire progresser un astre ou un point essentiel de l’horoscope (Ascendant ou Milieu du Ciel, par exemple) jusqu’à l’amener à la conjonction ou à l’aspect d’un autre astre ou d’un autre point essentiel du thème. Grâce à une table de domification, s’il s’agit de l’Ascendant et du Milieu du Ciel, on note alors le temps sidéral pour la situation au point de de’part et pour la position au point d’arrive’e. On soustraitl’un de l’autre, puis on calcule la valeur du reste en tenant compte qu’une heure vaut quinze ans; une minute, trois mois (ou un quart d’année). Si, par exemple, le temps sidéral pour la position normale de l’Ascendant est de 8h 15 mn 30 s et que, pour la situation après direction, il soit de 9 h 20 mn 45 s en retranchant le premier temps du second, on obtient un reste de 1 h 5mn 25 s, qui a pour valeur :

15 ans l an 3 mois l mois 1/2 environ

l heure 5 minutes 25 secondes

soit au total

16 ans 4 mois 1/2.

On en déduit que l’événement qui peut être annoncé par la conjonction de l’Ascendant, par exemple, à Mars de naissance, se produira dans 16 ans et 4 mois et demi, environ.

Précisons bien que l’Ascendant et le Milieu du Ciel peuvent être ainsi dirige’s à toutes les planètes, aux nœuds de la Lune, et aux différents aspects. On choisira évidemment une direction en fonction de la valeur significative des astres et de leurs configurations. Ainsi l’on dirigera l’Ascendant à un aspect de Vénus ou de la Lune pour rechercher la date d’un mariage, le Milieu du Ciel

à un aspect de Jupiter pour reconnaître celle d’une entrée dans des fonctions nouvelles et importantes.

On peut, nous l’avons dit, diriger une planète a‘ une autre. Dans ce cas, l’on doit se reporter a‘ des tables données par les traite’s spécialisés dans l’étude. des directions et qui présentent des caractères assez complexes du fait

qu’elles font intervenir le degré du pôle de la planète et sa latitude.

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Quant aux directions symboliques, elles sont plus Simples que les primaires, et elles reposent sur un principe ana. logue à celui des secondaires, lequel consiste à attribuer a‘ l’année une valeur symbolique constante. Dans les directions symboliques, l’année correspond a‘ un degré du zodiaque; dans les directions secondaires, elle est représentée par un jour.

Les directions symboliques font, en effet, progresser une planète à l’aspect d’une autre; on compte le nombre de degrés qu’on lui fait franchir de cette manière, puis l’on traduit ce chiffre en années. Si, par exemple, la direction symbolique de Mars au trigone de la Lune exige une distance de 25 degrés zodiacaux, on en déduira qu’il faudra vingt-cinq ans pour que l’événement prévisible par un trigone Mars-Lune dans l’horoscope du consultant vienne à se produire.

Les directions secondaires rapportent symboliquement la situation astrologique des jours qui suivent la naissance, aux événements des années auxquelles ces jours corres- pondent; ainsi la situation planétaire du lendemain de la naissance possède une valeur de prévision pour la seconde année de la vie; la position du vingt-cinquième jour pour la vingt-cinquième année, etc. Bien entendu, de même que pour les directions primaires, les symboliques et les secondaires doivent toujours être interprétee’s dans leurs rapports avec l’horoscope natal.

Les transits

Les transits revêtent, dans le calcul des temps, une importance considérable, probablement décisive. La méthode des transits est fondée sur le fait que les astro- logues considèrent, pour un individu donné, que certains points du ciel sont «sensibilisés» a‘ toute action s’y manifestant : ces lieux privilégiés sont e’videmment les degrés du zodiaque où se trouvent situés les planètes, l’Ascendant et le Milieu du Ciel. Tout passage d’une planèle sur ces points ou à l’aspect de ceux-ci agit sur la configuration qui s’y trouve dans l’horoscope. ‘ Supposons un individu dont le Soleil se trouvea 28° 29’ 32” du Capricorne : quand, au cours de l’ex“; tence, la planète Saturne passera (‘transitera) à 28° 29’32 du Capricorne, soit à la conjonction du Soleil natal elle exercera son influence sur la vie du consultant, dans le même sens qu’agit dans l’horoscope une conJ’On,Cnon Saturne-Soleil, compte tenu évidemment de l’ambianCc générale du thème. Les éphémérides permettent d‘5 connaître par avance les positions des planètes; elle; servent donc a‘ pre’voir les transits et a‘ en tirer de conclusions pour l’époque où ils se produiront. N L’e’tude des transits est utilisée, en particulier. pour 9’“. Set les dates des grands événements de la vie .’ man »

mbolcs gravés par les Templiers prisonniers sur un mur du donjon Château de Chinon. (D’apres Eugene Causeliet : Deux logis ale/ii—

ques.)

:cession à une situation importante, chute, ruine, aissance, mort. On peut chercher à étayer les prévi- ons qu’elles annoncent par les directions et par les :volutions solaires. On se rappellera, en effet, qu’en

strologie il n’est pas permis de tirer des conclusions ‘un significateur isolé : la certitude doit s’appuyer seule- ent sur un faisceau de données concordantes. Cette gle, qui vaut pour l’interprétation élémentaire de ioroscope, s’applique avec plus de rigueur encore rsqu’il s’agit du diflicile calcul des temps.

uelle valeur accorder à ces méthodes de prédiction trologique des dates ? Repondre à cette question revien- ait à se prononcer sur la valeur de l’astrologie et nous ons dit déjà pour quelles raisons nous nous y refusions. ‘est, cependant, dans ce domaine que les vésications perimentales sont les plus faciles a‘ effectuer. Par leurs, on n’ignore pas qu’à côté de l’Astrologie indiiuelle, on a développé, de tout temps et même avant :te dernière, une Astrologie collective, tribale, nationale, aujourd’hui mondiale : il s’agit, on le comprend, de la préversion des grands évènements politiques et so-

ciaux, de l’évolution des guerres et des confits, des médications importantes de la société, etc.

Or on doit constater qu’à côté d’échecs manifestes, il existe dans ce domaine des réussites remarquables. Collin de Plancy avait signalé dans son a Dictionnaire Infernal » que, dès le xv1e siècle, un ouvrage prédit une Révolution en 1789. Ce fait est avéré : les astrologues de la Renaissance tenaient de l’Arabe Albumazar1 la prédiction d’un bouleversement considérable a‘ la fin du xvme siècle. Nous citons ailleurs dans cet ouvrage les sources que nous avons consultées à ce sujetz.

Bien des prédictions, au cours des siècles, ont annoncé des événements et les dates de ceux-ci. L’histoire, ce- pendant, n’a cessé d’apporter aux astrologues des confir— mations ou bien d’infirmer leurs prévisions, sans que les savants aient la curiosité et le courage de collationner ces faits, de les re’partir en prédictions justes, fausses ou incertaines et de calculer les probabilités de leur réali- sation. Seul, ce long travail, s’il est enfin entrepris, peut

nous permettre de juger plus exactement l’Astrologie et d’apprécier la valeur de cet art divinatoire.

1 Albumazar, dont le véritable nom est Abou Maschar Djafar ibn Mohammed, né en 776, mort en 885 après Jésus-Christ, était l’élève de l’astrologue Aboul Yousouf ibn Ishak ibn Assabah de la tribu de Kindah, d’ou‘ son surnom d’AI Kindi, ou Alchindius dit le Plzi/osop/w. Celui-ci composa de nombreux traités scientifiques et, comme il était versé dans la connaissance de la langue grecque, il

sut tirer le plus grand parti des ouvrages et des travaux des écoles

d’Alexandrie et d’Athènes auxquels il joignit de nombreux commentaires.

 

Les théories cycliques d’Albumazar sont dérivées de la combinaison de deux périodes, l’une, de 360 années solaires, l’autre, de 120 années lunaires, nommées udnar et akuar. Ces calculs complexes étaient fondés sur le symbolisme géométrique de l’herme’tisme néo- alexandrin et, notamment. sur l‘arcane majeur de la division du cer- cle que l’on peut voir figuré en partie par des grafiîti laissés par les chevaliers du Temple enfermés dans le donjon du château de Chinon. On peut noter ég.‘11t‘lllCllt que, dans l’inventaire de la bibliothèque du Roi Charles Vl, tel qu’il fut établi au Louvre en 1423, par ordre du Régent, duc de Bedford, figurait le manuscrit suivant dont nous citerons la description ancienne.